Les aides au cinéma en Argentine : grandes causes et petits arrangements
En Argentine, au-delà du soutien à la production de films locaux, les aides au cinéma cachent parfois des enjeux politiques.
En Argentine, au-delà du soutien à la production de films locaux, les aides au cinéma cachent parfois des enjeux politiques.
Pour les acteurs de l'industrie du film en Argentine, le traditionnel changement de saison amené par le mois de septembre n'aura jamais été aussi sensible qu'en 2015. C'est bien la fin l'hiver et l'arrivée de temps plus cléments qui se sont fait ressentir, avec l'annonce successive de deux bonnes nouvelles par les autorités en charge de la question cinématographique.
L'indépendance se mesure différemment selon que l'on est argentin ou nonEn réalité, ce n'est pas au seul cinéma national que profite la résolution : elle s'applique à l'ensemble des distributeurs indépendants, nord-américains inclus, mais l'« indépendance » se mesure différemment selon que l'on est argentin ou non. Pourront donc bénéficier du remboursement partiel des frais de copies virtuelles les films argentins diffusés dans 3 à 120 salles maximum, et les films étrangers passant dans 3 à 40 salles tout au plus. Dans un entretien avec la revue Haciendo cine, le distributeur Manuel García, de TREN Cine, fait les calculs : « L'INCAA, au travers de cette résolution, finance jusqu'à 40 VPF [dans le cas d'un film argentin] et jusqu' à 15 VPF [dans le cas d'un film étranger] ». C'est sur cette base qu'il devient possible de parler d'une vraie économie sur le budget de lancement d'un film, de quoi se permettre de placer des copies dans des salles où le risque de ne pas récupérer l'investissement initial est réel: les salles inondées de superproductions, plus à même de séduire le spectateur moyen, et des lieux éloignés des grands centres urbains du pays, avec des habitudes de fréquentation des salles moins bien assises. Cette possibilité de « frapper » plus large s'inscrit directement dans l'objectif de diversité culturelle, étendard que le gouvernement argentin brandit et agite vigoureusement depuis le début des années 2000.
Beaucoup de films largement aidés sont vus par un nombre dérisoire de spectateurs alors que les grands succès font des recettes considérables en ne consommant que très peu d'argent publicLa dérive K, c'est aussi lorsque le documentaire à la gloire de l'ex-président de la République, Néstor Kirchner, la película(6) , sorti en salles fin 2012, cumule quelque 10 millions de pesos (940 000 euros environ) d'aides de l'État. Le plus dramatique, c'est que le film n’avait attiré pas plus de 110 699 spectateurs à la fin novembre 2014, soit deux ans après sa sortie, selon les chiffres d'Ultracine, agence de consulting experte dans le domaine du film. Une nouvelle fois, c'est le journal La Nación qui a largement contribué à faire éclater l'affaire, en évoquant un « aspirateur de fonds publics ».
Près de 100 000 000 de mots passés à la loupe : l’INA a étudié plus de 8 000 heures de programmes sur les chaînes d’information en continu, et 400 heures de programmes d’info sur les chaînes historiques, pour déterminer le « temps d’antenne » consacré au coronavirus. Bilan : la médiatisation du Covid-19 et de ses conséquences est un phénomène absolument inédit dans l’histoire de l’information télé.
L’expansion de la télévision a accompagné l’évolution de la société française d’après-guerre. Jusqu’à quel point ? Retour au travers du petit écran sur soixante-dix années très diverses, parfois contradictoires, de représentations des femmes et de luttes pour les droits des femmes.
Loopsider, média vidéo seulement diffusé sur les réseaux sociaux, s’est lancé en janvier dernier. Johan Hufnagel, ex-directeur de Libération et cofondateur du projet, dresse un premier bilan de son modèle et évoque des perspectives de développement.