L’élaboration de la programmation musicale d’une radio est l’un des secrets les mieux gardés du secteur. Et pour cause, elle revêt une importance stratégique capitale. Selon Médiamétrie, la musique constitue en effet la principale motivation d’écoute d’une station pour 59 % des Français.
Le choix de la musique sur une radio diffère significativement selon son positionnement sur le marché. Il est donc difficile de parler de la programmation musicale de manière générale. C’est en fonction de la cible à conquérir et le poids de la musique sur une antenne qu’est définie la stratégie de programmation.
Un bon programmateur n’a aucun lien affectif avec la musique qu’il programmeLe mythe du programmateur musical qui vient jouer ses coups de cœur est loin de la réalité. « Un bon programmateur n’a aucun lien affectif avec la musique qu’il programme », confirme Olivier Cauchois, ancien directeur des programmes de NRJ, « il choisit les titres de sa playlist en fonction des goûts de ses auditeurs ».
La décision de diffuser une nouveauté ou un ancien titre relève d’un choix artistiqueQuelle que soit la radio, la décision de diffuser une nouveauté ou un ancien titre relève d’un choix artistique. Une bonne connaissance du terrain et une certaine oreille musicale sont alors indispensables, mais le risque de se tromper n’est jamais nul. Face à un environnement de plus en plus compétitif, en témoigne l’essor des plateformes de streaming musical, le choix de la musique s’est de plus en plus rationalisé à l’aide d’études marketing.
Pour gérer leur stock musical, les programmateurs utilisent un outil appelé « Selector ». Ce logiciel planifie les titres pour chaque tranche horaire en fonction d’un nombre de critères préétablis. « Là, on entre vraiment dans la soupe interne de chaque programmateur », prévient celui de France Bleu, « C’est la façon dont tu règles ta machine qui va définir les titres joués dans ta playlist ».
À partir d’un certain âge, la musique a une valeur de patrimoine et non de découverteLe programmateur attribue ensuite un nombre de rotations à chaque catégorie pour bien identifier sa radio. Les radios adultes, par exemple, jouent très peu de nouveautés car la musique à partir d’un certain âge a une valeur de patrimoine et non de découverte. Les auditeurs des radios adultes aiment cependant entendre les dernières nouveautés de la variété française de temps en temps. Résultat, le nombre de passage à l’antenne de la catégorie gold sera élevé et celle des nouveautés très peu. Les radios musicales font en sorte que, sur trois musiques, au moins deux plaisent à leur cible. Skyrock, par exemple, va faire en sorte de jouer en premier un titre très fort qui plaît à tout le monde, un deuxième plus adapté à un public masculin et un troisième à un public féminin.
Alors que les premières campagnes de publicité segmentée ont fait leur apparition sur les chaînes de télévision nationales, comment les groupes de presse quotidienne régionale, qui possèdent parfois des chaînes locales, appréhendent-ils cette nouvelle concurrence ?
Le phénomène des fake news, ou « infox », pose la question de la circulation et de la reprise des informations. Des mécanismes qui requièrent l’analyse de grandes quantités de données. C’est l’objet de la recherche de Julia Cagé.